Présidentielle 2016 : de la campagne électorale précoce sur les réseaux sociaux

3 Feb

11215780_1951367411756132_3212191992716361575_n (1)Contexte

Les Tic jouent un rôle important dans la tenue des élections de toute nature en Afrique ou partout ailleurs. Lors du premier wasexotweetup exclusivement consacré à l’élection présidentielle de février 2016 au Bénin, ensemble, activistes du web, acteurs de la société civile, partenaires au développement, sont entrés au cœur du processus électoral pour débattre de la place relativement prépondérante qu’y prennent les TIC et les médias sociaux. Depuis l’élaboration et la finalisation du fichier électoral jusqu’à la proclamation des résultats en passant par les différentes utilisations faites des médias sociaux par les acteurs politiques, les TIC s’invitent dans toutes les étapes du processus électoral au point même de servir finalement comme des outils de violation du code électoral. En effet, à quelques semaines de la campagne électorale proprement dite, force est de constater que les candidats à l’élection présidentielle sont déjà en campagne précoce notamment sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, portant ainsi des atteintes graves au respect du code électoral.

Pour amener au respect du code électoral, l’acte 2 du wasexotweetup spécial présidentielle 2016 a porté pour thème « Election présidentielle 2016 et Campagne électorale précoce sur les réseaux sociaux ».

A cet effet, c’est ce 30 janvier 2016 que s’est tenu la deuxième édition du wasexotweetup. Cette deuxième édition du wasexotweetup spéciale présidentielle 2016 au Bénin s’est tenue dans les locaux de l’hôtel de l’entente. C’est avec la notion de faire campagne que le débat a été lancé.

Faire campagne, cette notion ambigüe

« Faire campagne », cette notion a été longtemps débattue où chacun essayait de la définir à sa manière. Selon le code électoral, « La campagne électorale est l’ensemble des opérations de propagande précédant une élection et visant à amener
les électeurs à soutenir les candidats en compétition. Elle est obligatoire pour tout candidat à une élection.

Avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, les partis et alliances de partis politiques continuent conformément à
la Constitution et la charte des partis politiques d’animer la vie publique et d’assurer l’information des citoyens sur le pluralisme démocratique. » (Article 47 du Titre VI portant campagne électorale). Suite à cet éclaircissement apporté par le code électoral, le débat est relancé au profit de la période de campagne. Sommes-nous déjà en campagne ? la question est partie du constat fait de l’usage des réseaux sociaux par les hommes politiques notamment les présidentiables.

Ces derniers ont pris les réseaux sociaux d’assaut en quête d’électorat. Il a été difficile de retenir un point final lorsqu’il s’agissait de relever la nuance entre pré-campagne et campagne. Chacun y est allé de son bon vouloir pour arriver à sa fin mais d’après les articles 53 et 54, le code électoral dit respectivement ce qui suit : « La campagne électorale est déclarée ouverte par décision de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Sous réserve des dérogations prévues par la loi, elle dure quinze
 (15) jours.

Elle s’achève, la veille du scrutin à zéro (00) heure, soit vingt-quatre (24) heures avant le jour du scrutin. » et « Nul ne peut, par quelque moyen ou sous quelque forme que ce soit, faire campagne électorale en dehors de la période prévue à l’article précédent. ». Toutefois, suite à une confrontation des interprétations faites de l’article 48 dudit code, une cacophonie apparut. L’article 48 alinéa 3 avance que « Pendant cette période, tout candidat ou liste de candidats dispose, pour présenter son programme aux électeurs, d’un accès équitable aux moyens publics et privés d’information et de communication dans le respect des procédures et modalités ». Ceci dit, les candidats doivent-ils exhiber leur projet de société aux électeurs avant la période électorale ?

Des discussions précédentes, il a été déduit que le code électoral dispose d’un vide juridique ne facilitant pas l’assimilation des notions de campagne et de pré-campagne. Aussi, les candidats violent-ils le code électoral en se lançant dans une sorte de campagne sur les réseaux sociaux. Cette présence des politiques sur les réseaux sociaux n’est pas fortuite.

Tant en quête du jeune électorat, les candidats s’acharnent sur les réseaux sociaux. Aussi, fort conscients que la majorité des citoyens électeurs n’est pas présente sur les réseaux sociaux, ces hommes politiques comptent sur le fait que les informations transitent beaucoup plus vite par eux. Toutefois, face à cette situation, une préoccupation se pose. Comment faire respecter le code électoral avant le scrutin en prenant le cas Facebook et réseaux sociaux très au sérieux ?

 Atman Bouba, contributeur

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